Partie 1: Les panneaux solaires
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| Mikado III en 2023 avec les vieux panneaux solaires |
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| Mikado à Atlantic Highlands, NJ en Oct 2025 avec les nouveaux panneaux solaires |
Récits de nos nouvelles aventures sur le voilier Mikado III
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| Mikado III en 2023 avec les vieux panneaux solaires |
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| Mikado à Atlantic Highlands, NJ en Oct 2025 avec les nouveaux panneaux solaires |
Six jours, cent-quatorze kilomètres, douze écluses, 182 pieds de dénivelé.
C’est bien peu pour décrire tout le travail que demande le passage du canal Champlain. Le démâtage était déjà un défi compte tenu du faible niveau d’eau dans le lac Champlain cette année. La traversée du lac jusqu’à la première écluse à Whitehall nous a demandé deux jours et le premier éclusage a été source d’un peu trop d’émotions pour l’amirale pour continuer. Un repos bien mérité au quai municipal de la ville a rechargé les batteries de Marie-Pascale pour nous permettre de poursuivre la route.
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| À quai à Whitehall |
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| La technique est maintenant maîtrisée |
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| Schuylerville (écluse #5) dans la brume du matin |
Toutes les écluses sont bien entretenues mais souffrent du manque de personnel, plusieurs éclusiers devant gérer deux écluses… heureusement le traffic était léger et nous avons été forcés d’attendre plus d’une heure à seulement deux d’entre elles.
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| La potense archaïque de la marina |
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| Rocco et Tim manipulent le mât principal pour le remâtage |
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| Remâtage de l’artimon par Nelson et Rocco |
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| Jour de lessive |
Nous avons franchi une nouvelle grande étape hier dans nos préparatifs de voyage vers le sud.
La semaine dernière nous avions pris rendez-vous avec la marina voisine pour faire le démâtage, notre marina n’ayant pas le personnel compétent pour le faire. L’esprit fébrile , les supports prêts, nous sommes donc rendus tôt mardi matin à Barcomb’s par temps calme.
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| Mikado III prêt pour le démâtage |
Comme la navigation vers le ponton ou se trouve la grue est périlleuse, c’est un employé de la marina qui prend la barre. Les choses s’annonçaient mal quand on a gratté le fond dans le chenal d’entrée. Tout va bien jusqu’à l’approche pour le dernier virage mais à 50m du but, on frappe le fond (de sable, heureusement). Au bout de trois tentatives, on ne peut que se rendre à l’évidence: on ne pourra pas démâter ici. Retour à Gaines pour trouver une marina qui sera capable de nous prendre.
On arrive en fin de saison et toutes les marinas s’activent à sortir les bateaux de l’eau. La liste d’attente risquait d’être longue…
La marina de North Hero pouvait nous accommoder le samedi suivant mais à entendre gérant hésiter quand on lui a donné notre tirant d’eau (6’ 2’’) on était pas du tout certain si le voyage d’une heure en valait la peine. Mais bon, un tiens vaut mieux que deux tu l’auras. On a quand même réservé au cas où les autres n’auraient pas de place. D’ailleurs nos autres appels se sont butés à des boites vocales…
Jusqu’à ce qu’Andrew, le gérant de Shelburne Shipyards nous rappelle la veille de notre départ pour North Hero pour nous dire qu’il pourrait nous démâter le mercredi 24 septembre à 13h et que oui, il avait suffisamment d’eau pour notre bateau. Ça nous semblait loin mais plus sûr qu’à North Hero. Va pour Shelburne, qui ont d’ailleurs une bonne réputation.
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| La route jusqu’à Shelburne Shipyards |
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| Liste des préparatifs pré-départ |
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| Enlèvement du mât principal |
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| Pose de l’artimon |
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| Mât principal en place et arrive l’artimon |
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| Mikado maintenant prêt pour le voyage! |
Ça y est. On a fait le saut.
Après plusieurs années de tergiversations, nous avons décidé de profiter de l’occasion où Mikado III est en cale sèche pour changer le système électrique.
Fini les lourdes batteries acide/plomb avec tous les risques et désavantages qu’ils comportent: leurs poids (80 kgs / 175 lbs), leur capacité limitée (pas de décharge supérieure à 50% sans courir le risque de les endommager) et l’éternel danger du déversement d’acide ou d’explosions suite au dégazage de l’hydrogène).
Grâce à la popularité des appareils mobiles, la technologie des batteries au lithium est devenue suffisamment mature pour s’introduire dans les bateaux. Nous voulions un système éprouvé conçu par des entreprises reconnues. De nos recherches sur l’internet et en particulier sur le site Attainable Adventure Cruising en est rapidement ressorti le nom de deux fabricants : Mastervolt et Victron, tous les deux basés aux Pays-Bas.
Les produits offerts par Mastervolt et Victron sont de qualité et prix similaires. Volts Énergies, basé à Laval, est concessionnaire Victron et offre un bon service après-vente. Nous nous sommes donc tournés vers Victron.
Contrairement à ce que quelques YouTubers téméraires prétendent on ne peut pas simplement remplacer de vieilles batteries au plomb par des batteries au lithium. Il faut complètement repenser tout le système de distribution électrique. Les batteries au lithium ne sont pas sans danger: elles peuvent prendre feu ou exploser si elles subissent une surcharge ou une décharge excessive. C’est pourquoi elles doivent constamment êtres gérées par des BMS (Gestionnaires de batteries ou Battery Monitoring System) qui coupent l’alimentation du courant aux batteries quand elles constatent qu’au moins une cellule au lithium a atteint son maximum ou à l’inverse, ouvrent le circuit de distribution (qui va aux appareils électriques) quand au moins une des cellules est sur le point d’être complètement déchargée.
Pour une capacité équivalente, les batteries au lithium pèsent environ 30% le poids des batteries au plomb et occupent le quart de l’espace! Nous pouvions ainsi tripler la capacité électrique sans compromettre l’espace et l’assiette du bateau! Il est cependant recommandé de ne pas avoir une capacité excessive en n’amenant jamais la décharge des batteries à 5% de leur capacité, ce qui pourrait causer un effet mémoire indésirable. Nos plans de rénovation comprennent l’inclusion d’un congélateur mobile de 25 Watts et l’ajout de plusieurs ports de recharge supplémentaires ce qui fera passer nos besoins en capacité électrique de 200Ah à 450 Ah. Il y a différentes capacités de batteries mais en utilisant une décharge maximale recommandée de 80%, trois batteries de 200Ah vont suffire à nos besoins (3 * 200Ah * 80% = 480 Ah).
Désolé pour le temps écoulé depuis le dernier blog. Marie-Pascale et moi avons été particulièrement occupés à remettre Mikado en forme pour re-naviguer.
Avec l’objectif de faire sa mise à l’eau à la mi-juin, il fallait prioriser les travaux à accomplir et laisser pour plus tard ceux qui lui auraient donné une deuxième jeunesse.
La boiserie près de certaines cadènes montraient depuis quelques années des traces d’infiltrations d’eau. L’épisode de la cadène fendue en route à Carriacou était encore frais à mon esprit https://www.sailblogs/member/mikado3 . Pas le choix, il fallait faire face à la musique et les enlever toutes pour vérifier leur état et remplacer celles qui avaient trop de corrosion. Le problème est qu’il y en a vingt-quatre! Et chaque cadène peut demander une heure ou deux de démantèlement d’armoire.
Comme vous pouvez voir, il fallait même tailler le bois pour accéder aux boulons. C’était donc la première fois depuis sa construction il y a 36 ans que de tels travaux étaient entrepris!
Comme le moteur et les réservoirs, les cadènes ont été fixés sur les membrures avant que les menuisiers ne ferment le tout avec la boiserie en acajou.
Heureusement, après les avoir retirés et sablés pour enlever la couche superficielle de rouille, on a eu le soulagement de voir que toutes sauf une n’avaient pas de corrosion par piqûres (« crevice corrosion ») importante.
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| Les cadènes tribord du mat principal |
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| La seule cadène inquiétante |
La fracture était subtile mais suffisamment sérieuse pour nécessiter son remplacement. Acier Inox Fafard l’on reproduit avec fidélité.
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| Les cadènes babord ré-installées |
L’étape la plus critique était leur calfeutrage au niveau du pont afin d’éviter les futures infiltrations d’eau. Un bon sablage puis nettoyage avec de l’acétone avant l’application d’un cordon généreux de Sikaflex ont clôturé cette partie du travail.
Restait plus qu’à refermer les ouvertures des armoires et remettre les tablettes en place. Comme tout ce qu’il y a sur un bateau, cela est plus facile à dire qu’à faire!
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| Hiro, notre superviseur des travaux |